BIODIVERSITÉ
La biodiversité, un mot-valise ? Analyse d’un concept dont les usages recoupent une pluralité de définitions, d’intérêts et de valeurs
Projet ENAC (EPFL) mené par Océane Perrone
Sous la responsabilité de Luca Pattaroni (EPFL)
En collaboration avec Michael Cordey (UNIL)
Notre monde fait actuellement face à de fortes préoccupations environnementales, induites par une crise climatique sans précédent. Le constat est irrévocable : les activités humaines participent significativement à modifier l’écosystème que nous partageons avec une multitude d’autres êtres vivants. Le concept de biodiversité permet d’interroger les politiques et pratiques que les êtres humains mènent vis-à-vis de la grande diversité des êtres vivants qui peuplent notre planète. De plus, il nous permet de comprendre le rôle que ces êtres vivants jouent dans l’organisation sociale et économique de nos sociétés. Dans cette perspective, ce travail interroge les dimensions du concept de biodiversité. Ce concept est en effet entré dans le langage courant. Or, la multiplicité de ses définitions et usages, par un grand nombre d’acteurs sociaux qui en parle ainsi que les nombreuses valeurs et intérêts que ce concept véhicule, permet de le classer dans la catégorie floue et mystérieuse des mots-valises. En effet, ce terme est traversé par un ensemble d’enjeux, de valeurs et d’intérêts d’ordre scientifique, économique, politique et social. Les discours tenus par les différents acteurs de la société concernant la biodiversité sont ainsi analysés à l’aide de documentation trouvées sur Internet, dans la littérature ou produits lors d’entretien. Ceux-ci portent les arguments des politiques de la nature en ville, des ONG, des lanceurs d’alerte, des scientifiques spécialisés, des membres d’association engagés dans un projet de verdissement urbain ou encore des citoyens sensibles à leur environnement. Le but de la recherche est de décrypter la pluralité du sens de la biodiversité, ses intérêts et ses enjeux. L’analyse de ces discours révèle enfin un enjeu central, celui de la cohabitation entre humain et non-humain.